mai 29, 2023

Rapport : les exploitations agricoles du bassin versant de la baie de Chesapeake doivent « accélérer de toute urgence » leurs efforts de conservation

Rapport : les exploitations agricoles du bassin versant de la baie de Chesapeake doivent "accélérer de toute urgence" leurs efforts de conservation

Dans un nouveau rapport, la Chesapeake Bay Foundation appelle les exploitations agricoles situées dans le bassin versant de la baie à « accélérer et intensifier de toute urgence » leurs efforts de conservation, non seulement pour réduire la pollution de l’eau – un mandat fédéral – mais aussi pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et stimuler les économies locales.

Les six États situés dans le bassin hydrographique de 64 000 miles carrés ont pris beaucoup de retard dans le respect des engagements pris dans le cadre du plan d’action pour l’assainissement de l’eau de Chesapeake (Chesapeake Clean Water Blueprint), convenu en 2010 sous la supervision de l’EPA. Ce plan prévoyait une réduction de 25 % des rejets d’azote, de 24 % des rejets de phosphore et de 20 % des rejets de sédiments d’ici à 2025. Mais, à moins de quatre ans de l’échéance, moins de la moitié des réductions d’azote ont été réalisées.

Parmi les outils que les agriculteurs peuvent utiliser pour atteindre ces objectifs figurent la conversion des terres agricoles conventionnelles en pâturages en rotation, qui renforcent la santé des sols, et la plantation de zones tampons forestières permanentes le long des cours d’eau, qui filtrent les sédiments et les engrais qui, autrement, s’écouleraient dans la baie, étouffant la vie aquatique et contribuant à la prolifération des algues et aux zones mortes.

Selon le rapport « Farm Forward », l’installation de 190 500 acres de zones tampons forestières d’ici 2025 – un engagement du plan directeur – permettrait d’éliminer plus de 173 000 tonnes métriques de dioxyde de carbone par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de plus de 37 600 véhicules de tourisme.

Le rapport du CBF comprend des études de cas de quatre fermes du bassin hydrographique de la baie de Chesapeake qui ont converti des terres cultivées conventionnelles en pâturages en rotation. Ces exploitations ont réduit leurs émissions de gaz à effet de serre de 42 % en moyenne, leur pollution par l’azote de 63 %, leur pollution par le phosphore de 67 % et leur pollution par les sédiments de 47 %.

Parmi les autres meilleures pratiques de gestion recommandées par le rapport figurent la réduction du travail du sol, la plantation de cultures de couverture pour réduire l’érosion et absorber les engrais, et la réduction des applications excessives de nutriments. Ces mesures peuvent également « aider les agriculteurs à réduire les coûts et à rendre leurs exploitations plus résistantes aux chocs environnementaux et économiques en augmentant les rendements, en réduisant le besoin d’intrants coûteux comme les engrais et les pesticides, et en atténuant les effets des conditions météorologiques extrêmes ».

L’investissement dans les pratiques de conservation peut également profiter aux économies locales, note le rapport, lorsque les agriculteurs achètent des arbres pour créer des zones tampons ou paient des entrepreneurs pour installer des clôtures qui empêchent le bétail d’entrer dans les cours d’eau, réduisant ainsi l’érosion des berges.

Les agronomes et autres experts vantent les avantages de ces pratiques de conservation depuis de nombreuses années. Mais, selon le rapport, l’adoption des meilleures pratiques accuse un « sérieux retard ». La Pennsylvanie, par exemple, n’a réalisé que 10 % de son objectif de création de zones tampons forestières pour 2025, et la Virginie seulement 4 %.

Pour stimuler la participation des agriculteurs, le rapport invite les législateurs fédéraux à augmenter le financement des programmes de conservation agricole et de l’assistance technique, et il appelle à redynamiser le programme d’amélioration des réserves de conservation (CREP), un partenariat État-fédéral – administré par la Farm Service Agency de l’USDA et son service de conservation des ressources naturelles – qui a langui sous l’administration Trump et a été conçu pour fournir une assistance technique aux agriculteurs.

Le rapport complet peut être consulté ici.