
Le ministère américain de l’agriculture (USDA) n’envisage pas de proposer l’ouverture de la réserve de conservation des terres en jachère à la culture cette année afin de stabiliser l’approvisionnement en céréales suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a déclaré jeudi l’attachée de presse Kate Waters. « Il n’y a pas de discussions immédiates à cet effet ».
L’économiste Joe Glauber, du groupe de réflexion IFPRI, a prédit que seule une quantité relativement faible de blé supplémentaire – moins de 100 millions de boisseaux – serait récoltée si les règles de la réserve de conservation étaient modifiées. L’USDA prévoit que la production américaine de blé cette année sera de 1,977 milliard de boisseaux, ce qui est inférieur à la moyenne sur cinq ans. Mercredi, l’économiste Scott Irwin de l’université de l’Illinois a suggéré une ouverture d’urgence de la réserve de conservation pendant un an. La Russie et l’Ukraine, deux des plus grands exportateurs de blé au monde, pourraient être exclues du marché international pendant des mois.
L’agence Reuters a cité des sources anonymes « bien informées » selon lesquelles l’administration étudiait la possibilité d’une dérogation aux obligations en matière de biocarburants afin de soutenir l’approvisionnement alimentaire. Le maïs et l’huile de soja sont des ingrédients alimentaires ainsi que des matières premières pour les biocarburants. Mais un responsable de l’administration a déclaré à l’agence de presse que « la Maison Blanche n’envisage pas sérieusement cette possibilité pour le moment ».
Selon ABC News, les prix du blé ont grimpé en flèche de 37 % et ceux du maïs de 21 % depuis le début de l’année. « Les producteurs alimentaires des États-Unis obtiennent la plupart de leurs matières premières sur le marché intérieur, mais toute baisse de la production et des exportations de l’Ukraine se répercuterait à l’échelle mondiale par une hausse des prix. »
La Russie et l’Ukraine représentent 28 % du commerce mondial du blé et 17 % de celui du maïs.